The Landscape and the Fury

Ce film est un portrait sensible et immersif d’un territoire en apparence paisible, mais profondément marqué par l’histoire. Il explore une région qui, au fil des décennies, a été le théâtre de conflits et de souffrances, notamment durant les guerres de la fin des années 1990. À travers des plans qui s’étirent dans la durée, le film adopte une approche contemplative, laissant place au silence, à l’espace et à la mémoire. La cinéaste filme l’espace et la vie sans poser de questions ni recourir à la voix off. Le documentaire ne contient aucune image violente explicite. Toutefois, les témoignages des personnes ayant vécu ces conflits sont très éprouvants. De même, la situation des migrants est évoquée sans scènes visuellement choquantes, mais à travers des récits d’exil, de refoulements nocturnes par les forces de l’ordre, et d’épuisement physique et moral. Certains moments, plus lumineux, révèlent des instants de joie partagés avec les enfants, ainsi qu’une solidarité forte entre les habitants et les migrants, rappelant que la vie persiste malgré les difficultés. La bande-son joue un rôle essentiel dans l’expérience sensorielle du film : les sons, très proches et précis, souvent en suspens, contrastent avec les images panoramiques et distantes, créant une atmosphère immersive. En raison de sa forme exigeante, de sa durée, ainsi que de la complexité de son propos politique et historique qui imprègne toute la trame du film, The Landscape and the Fury s’adresse à un public adolescent dans un cadre éducatif, et plus largement aux adultes.