Quelques heures de printemps

Fiche du film

Titre original
Quelques heures de printemps
Année
2012
Pays d'origine
France
Réalisateur(s)
Stéphane Brizé
Distribution
Xenix Filmdistribution
Durée
108 min.
Acteurs
Vincent Lindon, Hélène Vincent, Emmanuelle Seigner
Genre
Drame
Résumé succinct
A 48 ans, Alain Evrard est obligé de retourner habiter chez sa mère. Cohabitation forcée qui fait ressurgir toute la violence de leur relation passée. Il découvre alors que sa mère est condamnée par la maladie. Dans ces derniers mois de vie, seront-ils enfin capables de faire un pas l’un vers l’autre ?
Synthèse
La relation mère-fils est au centre du propos du réalisateur : ces deux-là sont incapables de communiquer normalement, encore moins de se dire leur amour. Ce sont des taiseux qui n’expriment pas leurs émotions. La mère âgée et malade veut tout maîtriser et est pointilleuse à l’excès, le fils a une image déplorable de lui-même et vit une situation très difficile (il sort de prison, n’a pas de travail et cause l’échec d’une relation amoureuse). La problématique du suicide assisté est également largement abordée. Avec l’aide d’une association spécialisée (on pense évidemment à Exit), la mère a décidé de mettre fin à ses jours et le processus est bien expliqué en prenant en compte aussi l’entourage (une doctoresse, un voisin). Ce film est très réaliste, pudique et émouvant. Ses qualités cinématographiques doivent être relevées. Les personnages sont fort crédibles dans leur médiocrité (à prendre au vrai sens du terme), leur incapacité à dialoguer et à dire leurs sentiments autrement qu’en passant par des tiers ou des objets transitionnels (le chien, les pots de compote). Un soin particulier est apporté aux détails : gestuelle des personnages, description du milieu et décors, gestes du quotidien, durée et déroulement des scènes, accentuent le réalisme et la crédibilité des situations. Quelques scènes de ménage sont violentes, avec insultes et poing sur la table, et un chien est empoisonné par la mère (non pour tuer le chien mais pour ramener le fils à la maison). La scène finale du suicide, clinique mais contenue, peut perturber tant tout semble aseptisé et “facile” : on boit un poison et on s’endort. Un film sombre et prenant mais qui mérite d'être vu.

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